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HISTOIRES

Trois questions à Sibyle Veil

28 avril 2023
Trois questions à Sibyle Veil

Sibyle Veil, PDG de Radio France, est la nouvelle présidente du Comité Radio de l’UER.

À l’occasion de la 29e Assemblée Radio de l’UER et de son élection à la présidence du Comité, nous lui avons posé nos traditionnelles « Trois questions à ... »

En tant que présidente-directrice générale de Radio France, vous exercez déjà des fonctions très prenantes. Pourquoi souhaitez-vous aujourd’hui consacrer une partie de votre temps au Comité Radio de l’UER ?

Dans un environnement en pleine mutation, les médias de service public doivent relever de nombreux défis communs, notamment pour accroître leur visibilité numérique et toucher tous les publics, en particulier chez les jeunes générations.

Je suis convaincue que la coopération entre nos organismes, par l’intermédiaire de l’UER, nous permettra d’être plus efficaces et ainsi de défendre les valeurs et la place de la radio de service public. C’est pour cette raison que je souhaite m’associer à ce projet. Et, comme j’aime à le dire, audio is the new cool !

Je veux ici remercier mon prédécesseur, Graham Ellis, pour le travail remarquable qu’il a accompli ces dernières années et pour la dynamique collective qu’il a mise en place.

L’UER est une grande famille dont les marchés de la radio peuvent être très différents d’un pays à l’autre. À votre avis, dans quels domaines les possibilités de collaboration et de coopération par l’intermédiaire du Comité Radio sont-elles les plus importantes ?

À mon sens, il existe au moins quatre domaines de travail communs dans lesquels la coopération entre nos organismes est essentielle :

La nécessité d’être visible et de s’assurer une place de choix dans les nouveaux espaces numériques, notamment les voitures connectées et les assistants virtuels, en lien avec l’évolution des usages des publics.

La transformation de nos services de médias, avec le développement des offres numériques, l’optimisation des modes de production et la modernisation des stratégies de distribution (comme le renforcement de nos propres plateformes et le maintien du contrôle de notre distribution).

La nécessité d’entretenir un dialogue nourri avec nos auditeurs et auditrices, en facilitant les échanges sur nos offres éditoriales, afin de proposer une programmation pertinente et de qualité, en phase avec le quotidien de chacun.e. et l’évolution du monde. Dans ce contexte, le Forum Podcast de l’UER, mis en place l’année dernière sous l’impulsion de Radio France, vise à encourager les partenariats, les adaptations et les coproductions entre nos radios de service public.

La radio est le média dans lequel le public a le plus confiance (voir le rapport de l’UER sur la confiance dans les médias). Travaillons ensemble pour consolider cette tendance, en proposant des contenus de qualité et une information digne de confiance à nos auditeurs et auditrices, afin de lutter contre la désinformation de masse.

Comment voyez-vous le secteur de la radio évoluer dans les cinq prochaines années et comment les Membres de l’UER doivent-ils se préparer à ces changements ?

Plusieurs défis nous attendent : le défi du consensus, le défi de la confiance et le défi de l’hyperconcurrence.

La transformation de notre secteur passe par la diversification de notre média, Aujourd’hui, notre service ne se définit plus par l’appareil, mais par le contenu, qui peut être écouté en direct, réécouté ultérieurement ou même écouté en numérique, comme nos podcasts natifs, sur un récepteur radio, un smartphone ou une enceinte connectée...

Cela exige une évolution de nos modes de production, qui doivent devenir hybrides, de notre parcours numérique, qui doit être ambitieux, et de nos capacités d’innovation. Tels sont les changements en matière de compétences, d’outils et d’organisation qui s’avèrent nécessaires pour développer notre métier.

En prenant l’initiative d’accélérer notre transformation numérique, nous pourrons mener les combats qui nous attendent, notamment en ce qui concerne l’information, la souveraineté culturelle, la proximité et les jeunes publics.

C’est pourquoi nous devons associer les aspects éditoriaux, productifs et technologiques afin de créer et de distribuer des contenus attractifs à la fois pour nos auditrices et auditeurs habituels et pour de nouveaux publics, notamment les plus éloignés de la radio et de l’audio, qui utilisent les plateformes numériques principalement basées sur la vidéo. Il s’agit de leur faire découvrir le plaisir de l’écoute et de répondre à leurs attentes, à leurs intérêts et à leurs modes de consommation, en constante évolution.

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Contact


Jo Waters

Responsable de la communication de contenu

waters@ebu.ch