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À qui accorder un degré adéquat de visibilité ?

23 mai 2023

Le 23 mai 2023, l'UER a mis en lumière les conséquences, sur le public, des évolutions du paysage médiatique actuel. Dans la vidéo ci-dessus, nous montrons que ce sont désormais les fabricants d'appareils et les fournisseurs d'interfaces qui arbitrent les choix opérés dans ce domaine. Au moment où les responsables de l'UE débattent de la législation européenne sur la liberté des médias, nous leur demandons instamment de veiller à ce que les États membres définissent et appliquent les obligations en vigueur en matière de visibilité des services de médias d'intérêt général.

Les « contrôleurs d'accès » aux services de médias sont les suivants :

  • les décodeurs (fournisseurs d'accès Internet. p. ex.) ;
  • les interfaces de télévision connectée (Samsung, LG), y compris les lecteurs multimédias numériques (AndroidTV, FireTV, AppleTV) et les télécommandes ;
  • les systèmes d'« infodivertissement » à bord des véhicules connectés ;
  • les agrégateurs OTT (MolotovTV en France, Zattoo en Allemagne, p. ex.) ;
  • les assistants vocaux (Google Assistant, Siri, Alexa chez Amazon, etc.) ;
  • les moteurs de recherche tels que Google Search ;
  • les magasins d'applications en ligne (AppStore de Apple, Google Play, p. ex.) ;
  • et les consoles de jeux comme la Playstation 5.

Les personnes à la recherche de contenus médiatiques sont souvent orientées, sans même s'en rendre compte, vers les contenus et services de ces contrôleurs d'accès ou de leurs partenaires commerciaux, lesquels paient pour être mis en avant, généralement sur la base d'accords commerciaux de portée large dont les organismes de médias européens, notamment les médias de service public (MSP), sont souvent exclus ou n'ont tout simplement pas les moyens de bénéficier.

Dans l'écosystème médiatique fortement concurrentiel qui caractérise l'époque actuelle, le public risque de se désintéresser de certains services et applications si ceux-ci ne figurent pas sur l'écran d'accueil d'une télévision connectée ou sur la première page des résultats de recherche, ou s'ils ne sont pas accessibles via un bouton dédié sur une télécommande. La situation est encore plus préoccupante pour les MSP, qui ont vocation à s'adresser au plus grand nombre. Cette situation aboutit à une « lutte pour la visibilité » qui pose un problème existentiel aux fournisseurs de services de médias et limite les possibilités d'accéder à une offre médiatique diversifiée, une information digne de confiance et des contenus locaux et régionaux.

Le public a du mal à trouver les services de médias qui l'intéressent le plus, dont les contenus et services d'intérêt général. Sans intervention réglementaire, il risque d'être difficile de contester, dans un avenir proche, le rôle de contrôleurs d'accès joué par les appareils numériques et les fournisseurs d'interfaces utilisateurs, ainsi que la capacité de ceux-ci à décider unilatéralement de ce que le public voit et entend. Or sur le long terme, cela ne fera que renforcer davantage le pouvoir de ces acteurs sur le marché.

Liens et documents pertinents

Contact


Andrea Campbell

Responsable de communication à Bruxelles

campbella@ebu.ch