Comment faire pour organiser une coproduction en direct, d’envergure internationale, en plein milieu d'une pandémie mondiale ? Suite à l'annulation du Concours Eurovision de la Chanson qui devait se dérouler en mai, l'UER et ses Membres avaient à cœur de veiller au bon déroulement du Concours Eurovision de la Chanson junior (CECJ), le 29 novembre.

L'équipe de la Télévision polonaise (TVP) chargée du CECJ a certes eu fort à faire, mais ses efforts ont été couronnés de succès. Cette édition 2020 a en effet été remarquable à bien des égards, notamment parce qu'il a fallu produire l'émission en grande partie à distance, ce qui a exigé une coordination sans faille, un travail d'équipe renforcé et de longues heures de travail.

Dès la fin de l'été, il est devenu évident qu'il allait être impossible de réunir tous les concurrents à Varsovie, pour des raisons logistiques mais aussi et surtout pour des impératifs de santé et de sécurité. En tant que radiodiffuseur hôte, la TVP a donc décidé, en accord avec le groupe directeur du concours (qui réunit des représentants des Membres participants), de réaliser des enregistrements de toutes les prestations. L'objectif, ce faisant, était de pouvoir utiliser ces enregistrements pour l'émission, afin que le CECJ puisse bel et bien avoir lieu.

Martin Österdahl, le nouveau superviseur exécutif du Concours Eurovision de la Chanson junior, déclare : « Souplesse, atmosphère positive et état d'esprit axé sur la recherche de solutions, voilà ce qui a facilité la tâche de l'équipe, qui travaillait pourtant dans des conditions difficiles. Je suis impressionné par la flexibilité dont le radiodiffuseur hôte et les radiodiffuseurs participants ont fait preuve, ainsi que par les nombreux efforts qu'ils ont déployés.

Au final, les défis que nous avons relevés nous ont ouvert de nouvelles perspectives et les changements que nous avons opérés en raison des restrictions dues au coronavirus ont obligé l'équipe à faire montre de toute sa capacité à innover. »

En dépit du format inédit qu'il a fallu concevoir pour cette édition 2020, l’« esprit de l’Eurovision », synonyme de coopération et d'innovation, est resté inchangé. 

Sous l'impulsion de Marta Piekarska, la productrice exécutive, une équipe talentueuse a été constituée pour produire l'émission et élaborer au moins 5 scénarios différents pour le concours. En raison de l'incertitude liée à la pandémie, l'équipe a dû s'adapter en permanence et en septembre 2020, elle a décidé d'envisager la production du CECJ sous un angle entièrement nouveau, en enregistrant les prestations des jeunes artistes « en faux direct » et en établissant des liaisons de direct avec eux dans leurs pays respectifs, pour la première fois dans l'histoire du concours. Autant d'éléments qui exigeaient de la Télévision polonaise d'avoir recours aux dernières technologies, ce qui n'était pas sans poser certaines difficultés.

« Cette édition 2020 aura quelque chose d'unique », affirme Marta Piekarska, avant de préciser : « Nous avons en effet décidé de faire appel aux technologies XR, dont la réalité augmentée, pour faire vivre une expérience entièrement nouvelle aux fans du concours. Le fait de devoir nous réunir par visioconférence n'a pas facilité les choses. À 10 heures, j'étais en ligne avec le Kazakhstan, à 11 heures avec les Pays-Bas et à midi j'appelais le Bélarus ! Au cours des deux derniers mois, j'ai donc eu l'impression de voyager tous les jours dans l'Europe entière. »

Les technologies de pointe utilisées pour l'émission permettront notamment de réunir virtuellement tous les participants, comme s'ils étaient présents sur scène, pour interpréter ensemble « Move The World », la chanson emblématique du CECJ 2020, alors qu'ils sont séparés les uns des autres par des milliers de kilomètres. 

Konrad Smuga, le directeur artistique du concours, déclare à ce propos : « Il est important d'entretenir l'esprit de l’Eurovision, quelles que soient les modifications apportées au format du CECJ. Nous avons dû tenir compte des évolutions récentes afin de refléter ce que ressentent les gens dans le contexte actuel, en Europe et ailleurs dans le monde. »

Augustin Egurrola, le chorégraphe de l'émission, a travaillé en concertation avec M. Smuga pour faire passer par la danse le message choisi pour cette édition 2020 : « Move The World » (Faire bouger le monde). Il déclare : « Rassembler autant de danseurs dans un seul endroit tout en appliquant les règles de sécurité en vigueur n'était pas chose aisée et, du point de vue de la production, le défi était de taille. »

Le chorégraphe avait cependant à cœur de souligner que le monde ne change pas seulement en raison des événements qui le secouent parfois, mais également sous l'impulsion de nos activités quotidiennes, qui sont le thème des « cartes postales » diffusées avant les prestations des jeunes concurrents. Martin Österdahl précise à cet égard : « Il était très important pour nous de mettre en lumière un certain nombre de professions, comme celles de médecin et d'enseignant, qui œuvrent en silence et contribuent chaque jour à changer le monde dans lequel nous vivons.

Avec l'année si particulière que nous vivons, il est formidable de pouvoir enfin nous réunir. Notre émission mettra en lumière 12 jeunes artistes, venus de 12 pays différents, qui vont donner vie à la scène et nous montrer qu'ils continuent à croire en leurs rêves, quoi qu'il arrive. »

Et Marta Piekarska de conclure : « La coopération nouée entre les radiodiffuseurs participants a été tout simplement formidable, et je tiens à les en remercier vivement car sans eux, cette émission n'aurait pas pu voir le jour. »

Le Concours Eurovision de la Chanson junior sera diffusé en direct dans les 12 pays participants, ainsi que sur YouTube, le dimanche 29 novembre à 17 heures HAEC. Le public peut voter avant et pendant l'émission sur le site jesc.tv.